On ne dira pas que son désir d'entreprendre est un vrai virus : Sandrine Briend a décidé de se lancer sur Internet ! Elle aurait pu toucher les « dividendes » du concours qu'elle avait passé en 2002, grâce à une formation à distance par le Cned : professeur des écoles. Après avoir été documentaliste dans une grande entreprise, cette mère de quatre enfants (4 à 15 ans) n'avait pas choisi l'enseignement par défaut. D'ailleurs aujourd'hui, elle ne renie rien, le nom de son entreprise en témoigne : L'îlot éducatif. 

Du bois, de l'éthique

Ses valeurs, elle compte justement les réunir dans son projet : « Je vends des jeux éducatifs en bois pour des enfants de 2 à 11 ans. Initialement, je ne voulais commercialiser que des produits éthiques fabriqués en France, mais l'offre était trop limitée. Toutefois la majorité de ce que je diffuse est produit en France et en Europe. »  

Sandrine Briend pense qu'elle est bien armée pour occuper son créneau : « J'ai la double expérience de maman et d'enseignante. J'ai placé L'Îlot éducatif sur une tranche d'âge qui correspond aux enfants de maternelle et cours élémentaire. Je veux aussi proposer des idées de cadeaux. Certains parents ne savent pas quoi offrir au copain ou à la copine qui a invité leur enfant à son anniversaire. Pour cela, je me situe dans un budget moyen aux alentours de 10 euros. »  

Beaucoup de concurrence

D'un autre côté, ni les magasins ni le Net n'ont attendu Sandrine. « Je sais qu'il y a beaucoup de concurrence. » Alors, elle se décarcasse autant qu'un célèbre marchand d'épices. On ne peut l'ignorer quand on suit son monospace sur la route : la vitre arrière est entièrement recouverte par un marquage publicitaire. « J'ai aussi fait faire des pub papier pour l'affichage de proximité. » Car si le Net ouvre des perspectives planétaires, le local garde son importance : « Beaucoup de mes clientes habitent près de chez moi. » Sa maison de Cestas est son siège social : une chambre (d'enfant !) reconvertie en bureau avec ordinateur. Elle dispose aussi d'un petit lieu de stockage.

Vendre sur la toile ne s'improvise pas. « J'ai pris un congé pour convenance personnelle, afin de suivre une formation intensive de trois mois sur la conception et la stratégie de communication d'un site Internet. » Elle a aussi fait tout un travail de référencement, « avec des contenus pertinents et précis », pour plus de 320 produits différents. C'est loin de suffire. « Il faut être bien positionné sur les moteurs de recherche. Mon site doit apparaître rapidement quand on clique sur "jeux éducatifs" », ajoute-t-elle. « Mon but est d'être dans les deux premières pages de Google et Yahoo. »

Se lancer et choisir

Ergonomie, newsletters, blog, annuaires thématiques, partenariat avec d'autres sites… Sandrine entend ne rien laisser au hasard. Et une fois que la demande arrive, elle ne traîne pas sur sa chaise : « Je veux honorer les commandes le plus vite possible, si possible dans la journée. » Elle se précipite donc à la poste, ou au volant de sa voiture, ou directement chez le client. « Je fais les livraisons gratuites à Cestas et alentours. »

Elle peut aussi compter sur le reste de la famille pour lui donner un coup de main, mais les « coups de bourre » sont modestes, avec une moyenne de quelques paquets par semaine. C'est encore loin d'être suffisant pour en vivre.

Sandrine Briend pense toutefois avoir des atouts à même de distinguer L'Îlot éducatif, en mettant de l'humain dans le virtuel : « Je veux chouchouter mes clients, être à l'écoute et conseiller en profitant de mes compétences de maman et de prof. »

Car pour l'instant, l'enseignante ne s'est pas mise en veilleuse : « J'ai demandé une autorisation de cumul d'activités pour un an renouvelable. Ensuite, il faudra choisir. »